Chroniques de Mirefleurs...

Le bourg (alt. 400m) se situe sur les versants ouest du puy St André et de St Romain (alt. 781m) . Ce lieu s'appelait Chateauneuf (Castrum Novum ) depuis 1315, et devint Mirefleurs le 15 décembre 1470 par lettres patentes de Louis XI : ceci à la demande du Comte d'Auvergne Bertrand VII de la Tour qui résidait à Vic-le-Comte, non loin de là, se trouvant à la chasse dans cette belle région, dit aux chevaliers qui l'accompagnaient et admiraient ce site :


"Mirez ces fleurs Messires ! "

Le manuscrit du Comte d'Auvregne, que l'on peut consulter à la Bibliothèque de l'Arsenal à Paris, donne le dessin du chateau de Mirefleurs en 1552, accompagné des vers suivants :

Appeler me faict Mirefleur
Justice de peu d'estendue
De la Comté je suis la floeur
Petit chasteau de grant value
Je suis assis à la belle veue
De tous biens doibtz estre contemps
J'ay mon beau parcq, grand, bons fruits
Et de bestes pour passer temps.

 



 

Par lettre du 19 octobre 1491, le roi Charles VIII dit que c'est une bonne ville close, à coté d'une haute montagne, ou il y a un grand terrier et roc : par la meme occasion, il mande au bailli de Montferrand de contraindre les habitants à réparer le chemin d'Esparou, situé sur le bord de l'Allier et dangereux .

Les Comtes d'Auvergne qui, depuis le XIII siécle avaient pour chef-lieu Vic-le-Comte en possédaient par suite le chateau, importante forteresse flanquée de sept tours qu'on appele meme le "Palais" des Comtes . Cependant on voit qu'ils le délaisaient parfois et trouvaient plus agréable le chateau voisin de Mirefleurs .
Celui-ci avait été acheté par le Comte Bertrand VII de la Tour le 18 mai 1469, qui le fit agrandir et restaurer.



 

 
Jean STUART, duc d'Albany, régent d'Ecosse, et Comte d'Auvergne, y  résida. Il était devenu Comte d'Auvergne par son mariage en 1505 avec Anne de la Tour, héritiére de nos Comtes, il y mourut le 2 juin 1536.

L'église dépendait du prieuré de la Chaise-Dieu qui y avait à l'origine un petit groupement de moines (sans doute les premiers défricheurs) et nomma le curé jusqu'en 1789.

Mirefleurs était fortifié, avons-nous dit, et il reste meme quelques vestiges des anciennes murailles . On cite parmi ceux qui y commandaient : Gilbert du Lac, qualifié dans un acte de 1560 "Capitaine du chateau de Mirefleurs et de celui de Busseol".

Une tradition porte que cette église était autrefois à Chalendras.


Plus tard le Comte de Randan, ligueur, pilla le Bourg en 1589, avant d'aller assiéger Vic-le-Comte.
En 1714, Jean de Freydefond, président de Clermont, est seigneur de Mirefleurs et de Saint-Romain.
En 1758, une épidémie emporte un grand nombre d'habitants en quelques semaines, peut etre faut-il voir là l'origine du nom du quartier de l'Hopital ou aurait été construite une sorte de "lèproserie"...lieu de refuge autant qu'établissement de soins.

Ce lieu de Mirefleurs avait une réelle importance à un point de vue oublié aujourd'hui : c'est de Mirefleurs que partaient les vins et autres marchandises des bourgades voisines pour etre embarquées sur la riviére Allier pour l'approvisionnement de Paris . "Le port de Mirefleurs" comme on disait autrefois avait une réelle importance maintes fois indiquée dans les documents administratifs du XVIII siècle.

Ainsi qu'il ressort des textes connus à ce jour, il ne semble pas que la "paroisse" ait vécu un grand developpement avant 1789, encore que la population soit estimée à 1500 habitants environ à cette époque.


 

Le 3 février 1790, un homme du bourg, Jean MONTELEON est élu Maire par l'Assemblée Générale des Citoyens réunis à l'église paroissiale en conséquence des lettres patentes du Roi et du décret de l'Assemblée Nationale sur la formation des nouvelles municipalités.

Le 15 avril 1790 Mirefleurs adhère au district de Billom, en raison du caractère marchand de la ville.

Le 25 mai 1790 le canton de Mirefleurs est constitué avec les paroisses de Mirefleurs, Saint-Maurice, Saint-Georges, Busséol, Dreuil de la Roche (La Roche Noire) et Pérignat es Allier . MONTELEON, citoyen de Mirefleurs est élu Président.

Fin 1790 Jean MONTELEON ayant été élu juge du Canton de Mirefleurs, se démet de ses fonctions de Maire et l'Assemblée communale le remplace le 19 décembre en élisant un autre membre de la famille : Hugues MONTELEON.

1791, une maison commune a été choisie pour abriter les Municipaux . Le 30 avril, en cette maison dont le lieu ne nous est pas connu, la décision est prise de créer un marché qui se tiendra tous les mardis de chaque semaine, preuve de l'importance et de l'activité de la ville à cette époque.


Le 13 janvier 1792 Jean Hugues MONTELEON, succède au poste de Maire à Antoine BOURDILLON en place seulement depuis le 16 novembre 1791. Le 30 septembre 1792, proclamation de la République . La commune honore l'an I de la liberté et de l'égalité.

Le 13 Mars 1793, A. BOURDILLON est réélu Maire.

Le 19 Floréal, la guerre s'étend à tout le territoire. A Mirefleurs la collecte du salpêtre est ordonnée (c'est le temps des assignats). C'est aussi celui qui voit le démantèlement du château .

Le 19 Nivose an 3 (1794), après l'élection d'Etienne VAZEILLES, l'Assemblée décide l'affichage de la liste des émigrés de la région à un des piliers de la halle.

En 1820, Hugues MONTELEON est Maire, et jure fidélité au Roi et obéissance à la Charte Constitutionnelle et aux lois du Royaume.

Le 1er mai 1834 le sieur DEDREUIL PAULET habitant de Mirefleurs, sera installé comme instituteur.

En 1836, on nivellera la place de la Molle, en construisant un mur de souténement, et il sera planté des ormeaux.

 

 

Le 8 mai 1852, un chemin vicinal est crée allant du Pavé à la route départementale de Clermont à Billom, qui traverse les terroirs du Pavé, des Chausses, de Drain et de Malodières.

Le 27 février 1853 le conseil donne son accord au projet de chemins allant de Pont-duChâteau à Vic-le-Comte.

Le 25 juin 1854, le conseil reconnaît l'utilité de créer aux Martres-de-Veyre une station de chemin de fer de la ligne du «Grand Central » de Clermont à Montauban.

Le 12 mai 1861, la décision est prise de créer une seconde fontaine, place de la Molle, le village ne disposant que celle du Pourcheix (place Jean Domat actuelle) alimentée par la source de Chaberot . Dans le même temps ou cette fontaine était créée, un conseiller municipal offrait à la commune une pompe à incendie, provoquant dans la foulée, le 11 août 1861 la création d'une compagnie de Sapeurs-Pompiers.

Au 18e siècle, la vigne était en Auvergne une culture appréciée, 17000 hectares étaient plantés en vigne, et les surfaces progresseront encore au 19e siècle.

A Mirefleurs même, elles couvraient la moitié des surfaces cultivables, prenant naissance en bordure d'Allier, pour se terminer sur les pentes du Puy Saint Romain c'est à dire vers 700 mètres d'altitude de hauteur maximum de plantation.

Vers 1880 la foudre va s'abattre sur toute la contrée . Le phylloxera qui ravage le vignoble français s'attaque à Mirefleurs. Le mal est nouveau, les remèdes inconnus, et en l'espace de 25 ans il réduira à quelques hectares la surface des terres plantées en vignes, entraînant la désespérance et la pauvreté.

En 1889, en1900 le dégrèvement général des impôts est sollicité. Le 12 août de la même année, le conseil déclare le vignoble pratiquement détruit et le Maire déclare « les propriétaires sont plus que dans la gêne, ils sont malheureux ».

Entre 1870, période de prospérité et 1905-1910, et du fait des départs des journaliers agricoles contraints de chercher ailleurs du travail (ils deviendront, pour beaucoup, ouvriers de la Manufacture Michelin), la population va s'effondrer, passant de 1225 à 860.

 

Période 1914-1918

A Mirefleurs, 36 hommes sont morts au combat ou des suites de leurs blessures, pour une population recensée de 850 habitants à la veille de la guerre, soit prés de 20% de la population active.

La population de Mirefleurs régressera de 850 habitants en 1914 à 594 en 1920.

A la demande générale, le conseil décide l'électrification de la commune le 10 avril 1922.

Le 7 mai 1928 édification d'un monument du souvenir place de la Molle.

En 1945 un nouveau conseil municipal étant sorti des urnes, la vie publique et économique du bourg va repartir.

1946 : création du nouveau cimetière des Thuilets.

1947 : le projet d'adduction d'eau potable, en panne de puis 1937, est repris.

1949 : des forages sont également entrepris en bordure d'Allier, à l'Albaret, et se révèlent suffisamment prometteurs pour qu'un projet soit adopté. Il faudra attendre 1952 pour qu'il soit réalisé pleinement.

Le problème de l'eau étant réglé, la Municipalité va s'attaquer aux voies du bourg en lui donnant un revêtement solide, permettant à partir de 1953, une circulation plus propre et plus aisée.

Le remembrement pour regrouper les terres entre les exploitants va être accompli dans les années 1950-1960.

Mirefleurs va conquérir une nouvelle population en périphérie, villas isolées ou regroupées en lotissement, permettant aux citadins de reprendre souffle en fin de journée ou de semaine.

Le centre- bourg n'en sera pas oublié pour autant, mais changera de caractère, en raison d'une immigration massive Portugaise dans les années 1960-1970 qui fera du bourg à un certain moment la seconde agglomération de cette nature dans le Département ; éléments besogneux et solidaires qui reconstruiront une partie du village et dont les enfants, aujourd'hui mêlés à ceux de la population ancienne, assureront la synthèse si nécessaire.



Pour la suite de cet historique vous pouvez vous procurer : " LES CHRONIQUES DE MIREFLEURS" réalisées par notre ancien Maire Monsieur Jean RATELADE.